DÉCLARATION DE L’ONG MAEECHA CONCERNANT L’ENLÈVEMENT DE PLUS DE 200 FILLES NIGÉRIANES PAR BOKO HARAM

Madame, messieurs, honorable assistance,

Nous, ONG Maeecha sommes très heureux de cette mobilisation pour soutenir les filles nigérianes qui sont en captivité depuis la nuit du 13 avril 2014 jusqu’à ce jour. Cette mobilisation témoigne de notre solidarité comorienne envers les peuples africains et surtout les plus défavorisés. Ces filles sont vouées à être mariées de force ou vendus comme des esclaves selon Aboubacar Shekau, leader du mouvement islamiste Boko Haram. Nous ne devons pas accepter cela.

Cet acte ignoble et lâche envers ces filles innocentes est contraire aux droits humains les plus fondamentaux à savoir le droit à la liberté de conscience et de religion, le droit à l’éducation et avant tout le droit à vivre libre auprès de leurs familles.

Ces filles n’ont commis aucun crime. Elles ont le droit d’aller à l’école, de recevoir une éducation de qualité dans la paix et la justice sociale.

Aucun verset du coran ni principe religieux ne justifie cet enlèvement. Ce n’est qu’un acte barbare, de mépris de la dignité humaine. Notre prophète Mouhammed (SAW) nous a enseigné l’amour envers les enfants : « Il est n’est pas des nôtres celui qui n’est pas affectueux envers ses enfants ! »

Ce mouvement qui se revendique islamiste est un ennemi de l’islam. Boko Haram est un mouvement Haram et qui ne suit pas les principes du prophète.

Un enfant doit vivre avec ses parents et ne doit pas être privé de ce droit naturel sans le consentement de ses parents. L’Islam considère les enfants comme un dépôt précieux que Dieu a confié aux parents, dont ils sont les premiers responsables.

Les islamistes de Boko Haram commettent de nombreux massacres, principalement contre des civils des villages où sont constitués des milices d’autodéfense, des élèves et des professeurs d’établissements scolaires.

Boko Haram cible donc particulièrement les lycées et les écoles où est dispensé un enseignement jugé trop occidental par les islamistes. À plusieurs reprises, ces derniers attaquent des établissement scolaires, massacrant professeurs et lycéens comme à MamudoGujba ou Buni Yadi. Si les lycéennes ne sont pas tuées, elles sont souvent enlevées pour être mariées de force à des djihadistes, une vingtaine sont ainsi enlevées le 11 février 2014, lors du massacre de Konduga.

« Il faut savoir qu’à côté de Boko Haram, AQMI, le MUJAO ou Ansar Eddine sont des mouvements dangereux contre nos peuples. Les terroristes de Boko Haram sont des barbares : ils tuent des centaines de personnes toute l’année, lancent des grenades pendant les offices et font des raids dans les villages chrétiens Ce qui déclenche d’ailleurs des représailles contre des musulmans».

Le rapt le plus important a lieu le 14 avril à Chibok où 276 lycéennes âgées de 12 à 17 ans sont capturées par des islamistes qui effectuent un raid sur la ville (53 d’entre-elles parviennent à s’échapper dans les trois semaines qui suivent).

La menace formulée par cette secte doit être condamnée fermement par nous tous car ces jeunes filles sont en danger. Nous demandons au gouvernement comorien de dénoncer fermement et ouvertement cet acte ignoble et de participer aux négociations avec l’Union Africaine et la Communauté Internationale afin de trouver une solution rapide à la libération de ces jeunes filles.

Nous ne sommes pas épargnés de cette mascarade si nos écoles ne sont pas sécurisées. La sécurité doit être la responsabilité de nous tous pour que nos enfants soient à l’abri des actes de ce genre.

L’Etat doit être un gage de sécurité et doit protéger les droits des citoyens sous toutes ces formes.

Nous sommes particulièrement consternés par le sort de ces filles et exprimons notre sympathie à leurs familles.

Nous formulons le vœu que cette mobilisation planétaire autour de ce drame amène la communauté internationale à prendre conscience des fondamentaux de la vie qui nous réunissent dans un souffle commun et que les enfants du monde doivent tous vivre en sécurité et avoir les mêmes droits.

Nous invitons les comoriens, dans toute la diversité de leurs sensibilités politiques, à s’unir dans le recueillement et la prière pour qu’une issue heureuse mette fin à cette barbarie.

Nous sommes tous d’accord que seule l’éducation peut faire reculer les violences faites aux enfants. Nous sommes et serons tous les seuls responsables, alors protégeons nos enfants.

Nous devons aussi féliciter la communauté internationale qui, par ses efforts, soutient le gouvernement du Nigeria, afin que les filles soient ramenées à leurs familles.

Nous appelons le mouvement Boko Haram à ramener nos filles immédiatement et sans conditions car ces filles sont l’avenir de demain qui vont contribuer au développement de l’Afrique.

Je vous remercie.