RENTRÉE SCOLAIRE 2014

L’ONG Maeecha poursuit son travail auprès des familles comoriennes les plus en difficulté. Dans le Nyumakele, sa principale zone d’intervention, toutes les dispositions ont été prises pour bien accueillir les enfants lors de la rentrée scolaire. C’est d’ailleurs dans cette région, où la rentrée scolaire prévue le 8 septembre 2014, que les conditions semblaient réunies pour une bonne rentrée des classes, contrairement aux autres régions de l’archipel où la rentrée scolaire a été jugée mitigée par la presse. En effet, les élèves ne se sont pas présentés dans les différentes écoles, craignant un appel à la grève des enseignants.

A l’Ecole Communautaire Maeecha (ECMA), l’ambiance était au rendez vous. Les élèves, les encadreurs pédagogiques et les enseignants se sont bien mobilisés pour cette rentrée. L’ECMA a enregistré 248 nouveaux inscrits dans les classes maternelles et primaires de l’ECMA. Le service pédagogique de Maeecha était présent pour accueillir ces enfants afin de les aider moralement à affronter la nouvelle année scolaire. Tous les élèves inscrits à l’ECMA bénéficient d’une prise en charge scolaire totale (frais de scolarité, fournitures scolaires, mutuelle de santé, cantine scolaire, …). Le souci de Maeecha est de faciliter l’accès à tous les enfants comoriens à l’école et de garantir une éducation de qualité à tous les enfants.

Une opération de collecte de fonds pour venir en aide aux enfants les plus démunis

A Moroni, Maeecha a lancé deux opérations de collecte de fonds pour venir en aide aux élèves de l’école primaire de Moroni Djomani. Ces opérations se sont déroulées pendant les mois de ramadan et des vacances. Elles ont permis à Maeecha de récolter 500 000 KMF destinés soit à l’achat de fournitures scolaires soit à la réhabilitation d’une salle de classe dont l’état de délabrement est tel que les cours sont interrompus en cas d’intempéries. Des discussions sont en cours entre Maeecha et la direction de l’école afin de déterminer précisément l’usage de ces fonds.

Des fournitures scolaires trop chères face au pouvoir d’achat du citoyen lamda

Les fournitures scolaires ne sont pas à la portée des familles pauvres. Dans les librairies de la capitale, des files d’attente sont visibles.  Kaissane Ali, originaire de Mbeni tout comme d’autres personnes, patiente depuis deux longues heures à la librairie « A la Page » pour acheter les fournitures scolaires à ses trois enfants qui sont au primaire et collège : « Nous n’avons pas le choix, nous n’avons pas d’aides sociales nous permettant de diminuer les coûts pour nos enfants à la rentrée scolaire. Si je devais payer toutes les fournitures scolaires de mes 3 enfants, je devrais débourser au moins 140 000 francs, ce qui est au-delà de mes capacités. Bientôt 3 mois d’arriérés de salaires ; comment je peux subvenir aux besoins de mes enfants ? » s’interroge-t-il.

Ces propos sont partagés par des milliers de familles comoriennes qui sont en difficulté et qui n’arrivent pas à mieux préparer la rentrée scolaire de leurs enfants. L’absence de structures et de programmes d’aides sociales aux familles mettent en danger les enfants comoriens dont la famille est vulnérable. L’année dernière, le gouverneur de l’Île Autonome de Ngazidja avait équipé gratuitement toutes les écoles primaires publiques de la Grande Comores en fournitures scolaires. Cette année, rien n’a été annoncé sur la pérennisation de cette belle initiative. Quant au soutien apporté par Maeecha, comme à l’accoutumée depuis bientôt 10 ans, les 13 000 élèves qui se sont inscrits dans les écoles du Nyumakele recevront leurs fournitures scolaires incessamment sous peu.

Des formations en art plastique pour les monitrices du Nyumakele

Les monitrices des écoles maternelles du Nyumakele ont bénéficié d’une formation de 7 jours du 8 au 14 septembre 2014 pour bien préparer la rentrée scolaire. Said Abdallah Ibrahim alias SEDA, l’artiste plasticien a animé une formation d’animation pédagogique en arts plastiques et activités d’éveil en faveur des monitrices, des animateurs Maeecha et des coordinateurs parrainage et pédagogiques afin d’améliorer la qualité des enseignements à travers la pratique des arts plastiques.

Selon le formateur, , « cette formation consistait à renforcer les capacités des monitrices en arts plastiques et en activités d’éveil. Les 18 monitrices ainsi que les 4 animateurs sont formés sur le mélange des couleurs, la réalisation de fresques sur les murs, la constitution d’un tableau en peinture et les notions de base du dessin ».

La formation a été dispensée à la veille de rentrée scolaire pour aider les monitrices à se familiariser dans les techniques d’animation.  « Le niveau des monitrices a beaucoup évolué par rapport aux années précédentes en particulier dans le domaine d’animation en arts plastiques et d’activités d’éveil » a affirmé SEDA.

«Je trouve que la formation était très intéressante. Pour moi, c’est la première fois que je participe à la formation tandis que pour les autres, c’était la seconde, mais je n’avais pas de difficultés dans les exercices, les fresques… Je dirai donc que j’avais un don caché que je viens de reconnaitre » a ironisé Hidaya, responsable service parrainage ayant pris part à cette formation.

SEDA ajoute que l’objectif de cette formation est atteint vu les réalisations faites par tous les participants. « J’ai aussi constaté que les activités apprises l’année dernière ont bien été mises en pratique dans les différentes classes ce qui me rassure quant à la mise en pratique des activités cette année » a-t-il conclut.